Ads Haute de page

Breaking

vendredi 13 mars 2020

Nouveaux territoires, nouvelle GRH ? Quand la GRH se « territorialise »


Télécharger livre PDF 
"Nouveaux territoires, nouvelle GRH ?"

Introduction :

C’était il y a trois ans : dans son rapport remis au ministre de l’Emploi en 2007 sur l’obligation triennale de négocier des dispositifs de gestion prévisionnelle1, Henri Rouilleault faisait une large place à la GPEC dans les territoires en présentant un certain nombre d’initiatives au croisement des entreprises et des territoires… Depuis, la notion de territoire semble avoir fait flores dans le vocabulaire professionnel des ressources humaines : on ne compte plus les colloques, journées d’études ou séminaires d’échanges où il est question de « gestion territoriale des emplois et des compétences », de « fonction RH étendue » ou autres « pôles de mobilité ».


D’aucuns pourraient y voir un de ces effets de mode dont le management en général, et celui des personnes en particulier, est régulièrement affecté.


Pourtant, plusieurs raisons nous alertent sur le caractère plus fondamental de ces signaux. Il y a d’abord les observations déjà anciennes de nombreux économistes qui, en plusieurs points de la planète, ont repéré des réseaux d’entreprises regroupées géographiquement et dont les collaborations conduisent à envisager des actions de formations communes. Il y a ensuite l’enchevêtrement croissant de partenaires industriels sur de nombreux sites, comme la multiplication des prestations de sociétés de service auprès de clients variés, qui conduisent des milliers de salariés relevant d’employeurs différents à travailler quotidiennement ensemble. Il y a enfin des initiatives réelles et concrètes, notamment dans l’hexagone, où l’on voit s’élaborer des actions de gestion des ressources humaines « concertées », « partagées » ou « mutualisées »… Dans quelle mesure assiste-t-on alors à une territorialisation de la gestion des ressources humaines? Au-delà des expériences pionnières, a-t-on affaire à un mouvement de fond ? Doit-on entrevoir jusqu’à une GRH qui serait territoriale ? Comment, en tant que Dirigeant en charge des ressources humaines, discerner des opportunités de telles actions ?


Pour répondre à ces questions, il est d’abord nécessaire de préciser ce que « territoire » veut dire, à l’heure où le terme est de plus en plus employé. Selon l’économiste et géographe Bernard Pecqueur2, la notion de territoire a été utilisée avec des significations successives : d’abord comme espace géographique sur lequel vit une population, puis comme espace aménagé pour être attractif, et aujourd’hui comme espace sur lequel des acteurs ont construit un projet et qui dispose d’atouts spécifiques qui, valorisés, peuvent lui permettre d’être compétitif au plan mondial. Jean-Benoît Zimmermann3 nous aide à qualifier ce qui se joue de singulier sur cet espace construit : non seulement une proximité géographique, propre à faciliter les coordinations entre acteurs, mais aussi une proximité organisée par des relations sociales et des institutions ; « Quand proximité géographique et proximité organisée interviennent conjointement, elles sont susceptibles de contribuer à l’émergence d’un territoire, définissant un dehors et un dedans (…) à travers la construction commune de ressources partagées entre les acteurs ».



Créer un lien avec un bouton HTML

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci